S’aventurer sur les chemins de Compostelle

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Pourquoi prendre l’habit de pèlerin ?

On ne se souvient même pas précisément quel a été le point de départ de notre envie de marcher sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. Peut-être avons-nous eu une illumination? On ne croit pas en Dieu, même si on ne bannit pas toute forme de spiritualité. Ce n’est donc pas le tombeau de Saint Jacques qui nous a attiré. Je crois qu’on avait besoin de se retrouver un peu face à nous même, réfléchir à nos envies et se couper de notre quotidien. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on n’a pas été au bout de nos émotions !

En pratique, on a géré ça comment ?

Travail oblige, nous n’avions que dix jours à consacrer à cette aventure. On a opté pour le chemin du Puy, plus proche de chez nous et dont nous avions eu les meilleurs échos. On est donc partis de Cahors et on a marché jusqu’à Nogaro, soit environ 210 km au total.

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Avant le départ, il a fallu nous équiper un minimum. C’était la première fois qu’on partait avec un sac sur le dos. Notre première expérience de backpackers ! On voulait être autonome, c’est pourquoi on est parti avec tente, réchaud, matelas et sac de couchage. On avait un peu peur de pas arriver à finir les étapes dans le temps imparti et se retrouver démunis.

On a quand même fais attention, parce qu’on ne voulait pas être chargés comme des ânes morts : on n’a pas les épaules de Schwarzy. Donc on a bien suivi les conseils lus à droite et à gauche et on a emporté que le strict minimum. Rémy portait 14 kilos et moi 12. Ce qui n’est déjà pas si mal ! En tour du monde, on va essayer de faire mieux !

Pourquoi nous recommencerions ?

Ce n’était pas simple tous les jours. Va expliquer à ton corps qu’alors que tu privilégies toujours l’ascenseur à l’escalier, d’un coup tu as décidé de te coltiner des journées entières à crapahuter. Au début, il te le fait payer. Et avec la fatigue, la pluie et le froid, on peut parfois se demander ce qui nous a pris de nous lancer là-dedans.

Mais ça ne dure pas, on devient même complètement addict au mouvement, on voudrait ne jamais s’arrêter. Qu’est-ce que ça avait de si extraordinaire me direz-vous ? Pourquoi repartir ?

1/ On fait des rencontres incroyables

Le contact est largement facilité. Pas un jour sans qu’on ne rencontre des gens de tous âges, milieux et nationalités. On discute et on sympathise au fil des étapes. Tous unis par le partage du chemin. Au quotidien, on croise des tas de personnes mais on ne prend jamais le temps de se connaitre. Là c’est différent, on vit comme dans une bulle à part. On a notamment eu la chance de rencontrer des allemands hauts en couleur et avec le cœur sur la main, qui nous ont invités chez eux. Une aventure en a appelé une autre.

2/ On sort de notre zone de confort

On Laisse la routine, le quotidien et les tracas de côté. On se demande juste où on dormira le soir même et ce qu’on mangera. On revient à l’essentiel et ça fait un bien fou ! C’est dingue comme le reste du temps on peut encombrer nos esprits de choses qui n’en valent vraiment pas la peine. On se découvre dans la difficulté. Parfois on est découragé (satanée lignes droites à perte de vue), il pleut (et oui on est parti en pleine vigilance orange, tant qu’à y aller dans le challenge).

On se sent sales, nos cheveux sont gras. Puis la seconde d’après, on se reprend, on retrouve le sourire, l’espoir et l’envie. On est touché par la gentillesse d’inconnus, le soleil revient. C’est une métaphore de la vie finalement ! Maintenant on croit tellement en notre obstination et notre volonté qu’on sait qu’un jour on reprendra nos bâtons, on traversera les Pyrénées et on arrivera à Compostelle !

3/ On s’imprègne de la légende des chemins

D’une étape à une autre, on écoute les histoires d’autres pèlerins comme un conte. On apprend qu’une année un pèlerin a fait les chemins en portant une vraie croix sur le dos. Qu’une pèlerine partie seule marcher après une année compliquée à retrouver l’amour en route, et a ouvert un gite pour les pèlerins. Parfois, on en connait même sans les avoir encore croisé ! C’est comme le téléphone arabe ! Entre mythe et réalité, on adore écouter ces légendes. On en redemande !

4/ On dort dans des lieux atypiques

En dix jours le hasard nous a amené à dormir :

  • Sous la tente dans les bois (enfin, Rémy a dormi parce que moi je guettais les pas d’animaux sauvages ou de psychopathes),
  • Dans un gite abandonné avec des Belges (là je guettais plutôt la police),
  • Dans un couvent : on se sentait comme des rois après une longue journée dans nos lits (séparés : ben oui on vit quand même dans le péché !) avec accès à une bonne douche chaude,
  • Dans une caravane prêtée gracieusement par des habitants (parce que le seul gite était plein et en plus il pleuvait sévère) et avec un petit-déjeuner qui réchauffe les cœurs et les corps,
  • Dans un donativo : le principe nous a emballé. Des gens vous accueillent, vous nourrissent, vous logent et vous donnez ce que vous voulez/pouvez financièrement. Belle humanité vécue au lièvre et la tortue,
  • Dans une Yourte, dans des gites …

 

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Nos conseils:

Ne partez pas en mode compétiteurs/sportifs prêts à en découdre ! Ce qui a de bien dans cette aventure c’est qu’on peut prendre le temps, quitter nos vies où il faut que tout aille vite ! Si votre santé vous le permet, portez vous-même votre sac. On a vu certaines personnes se faire directement livrer d’énormes valises pleines de choses superflues à chaque étape. C’est dommage, on s’éloigne de l’esprit des chemins !

Moralité de cette aventure :

Il n’est pas toujours nécessaire de partir au bout du monde pour être dépaysé, pour faire de belles rencontres et faire le point sur soi. Le bonheur est aussi sur le chemin !

Et vous : Déjà partis ? Et sinon, envie de franchir le pas ?

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3 thoughts on “S’aventurer sur les chemins de Compostelle

  1. Voila qui donne vraiment envie de pérégriner sur les chemins! A ajouter à la check-list des escapades à faire 😉

    1. Tourdumondeux

      Oui, vraiment! Ca te plairait! Et c’est l’occasion de voir si on peut se supporter sous la pluie, avec de la boue, et des ampoules aux pieds!

  2. […] aventure sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle nous a permis de sympathiser avec des Allemands.  De fil en aiguille, de partage en solidarité, […]

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