Prendre soin de la nature balinaise

Toi qui est bien assis sous ton plaid,

dans la fraicheur de ce début d’automne en France,

si je te dis

« Bali »,

tu penses…

« plages paradisiaques, lune de miel, vie paisible et spirituelle et rizières à tout va ».

Tu n’as pas tord mais saches quand même qu’on ne te dit pas tout. Je te préviens pour que tu ne sois pas trop surpris ou déçu une fois sur place.

Parce qu’en dehors des photos bien cadrées, Bali cache un GROS challenge environnemental :

Le traitement des déchets.  

Et ça a énormément interpellé notre fibre écologique d’occidentaux qui font le tri sélectif et privilégient les produits en vrac.

Si tu restes dans les villes très touristiques, le spectacle de cette nature polluée te sera épargné ! Mais si tu prends des itinéraires bis, si tu restes dans les zones rurales, et si tu ouvres tes pupilles et que tu laisses vagabonder ton regard voici ce que tu risques de voir: des déchets amoncelés au bord des routes, sur les plages, les terrains vagues, ou qui vagabondent sur l’eau des rivières ou des océans. Mais pourquoi? Et bien parce qu’hors des villes et des zones touristiques (qui ne représentent que 10% de l’île), il n’existe pas de système de ramassage des ordures!

LA FAUTE A QUI?   

Surement déjà à cause de la mondialisation et du boom touristique qui a considérablement modifié les habitudes de consommation. De déchets majoritairement organiques on passe à l’ère du plastique et des sachets individuels. Sauf que Monsieur Coca-Cola, ici tes bouteilles on n’a pas les infrastructures pour les traiter. Et puis on n’est pas vraiment conscient de la galère que ça représente pour l’environnement et la nature. Avec tes potes Sprite et Danone, t’investirais pas un tout petit peu de ton gigantesque capital pour t’occuper du service après vente?

ALORS QUOI?  

Ben alors, les gens ils jettent les déchets comme ils jètent les peaux de bananes: hop, par dessus l’épaule. Ca s’amoncèle, ça s’amoncèle jusqu’à ce qu’ils décident de les bruler sur le bord de la route (quand trop c’est trop) !

Et hum, bruler ces matières là on est tous d’accord que ne serait ce que pour la santé c’est pas l’idée du siècle. Et en plus tout ne se brule pas facilement, on retrouve toujours les résidus.

Mais comment faire sans système de ramassage des ordures? Comment faire si le gouvernement ne s’intéresse pas à ce sujet?

Travel’heard: leurs anecdotes qui feraient hérisser le poil de Nicolas Hulot 

Francia et Mathieu se baladaient de bon matin à Ubud. Ils aperçoivent une balinaise en train de laver son linge dans la rivière. Ils se disent donc « ça va c’est que ça doit être propre ». Le lendemain matin, même endroit « ah tiens, un monsieur est en train de vider ses ordures dedans ».

Mi-fugue/ Mi raison, rencontrés à Ubud également allaient visiter une petite cascade. C’est nature, c’est bien, des gens s’y baignaient. Mais ce qu’ils ont pas vu venir c’est les déchets qui leur sont tombés dessus!


L’INITIATIVE PRIVÉE POUR FAIRE BOUGER LES CHOSES 

Bon ok, j’ai fait une petite fixette sur ce problème. Mais c’est tellement frustrant de faire sa touriste, de venir, de voir, de consommer les paysages de carte postale et de partir en laissant l’île à ses problèmes. La laisser continuer à s’auto-détruire.

En explorant le web on s’est rendu compte qu’une association créée par une Française, s’est installée du côté d’Amed, à l’Est de Bali. Cette association, c’est « Peduli Alam »- soit « prendre soin de la nature » en indonésien. On a décidé d’aller y faire un tour.

On a été accueilli par Heikl, une allemande expatriée à Bali et qui est bénévole pour l’association.

PEDULI ALAM EN PRATIQUE

Jusque là seuls les hôtels et restaurants qui payaient une taxe au gouvernement pouvaient bénéficier du ramassage des ordures. Grâce à Peduli Alam qui a embauché 3 personnes et investi dans un camion de ramassage, les villageois ont accès à ce service dans la région d’Amed.

L’association fait un énorme travail de sensibilisation auprès des locaux: interventions dans les écoles, mise en place de poubelles dans les rues et les épiceries, pédagogie auprès des habitations, distribution de sacs pour récolter les déchets.

Ils se sont également associés aux « Trash Hero », une organisation qui existe dans pleins d’endroits du monde, pour motiver les foules à nettoyer les plages et protéger les océans. Peduli Alam a également pensé à plein de manière simple de recycler les déchets et propose des articles en vente pour faire vivre la structure (des portes monnaies, des sacs etc…)- sans compter le travail de collecte de fonds depuis la France.  Nous avons également découvert qu’une petite bouteille en plastique remplie (et bien tassée) de petits déchets est aussi solide qu’une brique. Ils s’en servent pour fabriquer de vrais meuble (étagères, bibliothèque…).

Alors bien sur c’est « petit à petit que l’oiseau fait son nid », bien sur il faudra du temps pour faire changer les mentalités, mais le changement est enclenché. Et comme dirait Magic System « tant qu’il y a la vie- tant qu’il y a la vie- on dit toujours y’a espoir »!

Heureusement qu’il existe des amoureux de l’île, des courageux qui se frottent aux institutions, qui vont sur le terrain, pour protéger cette belle nature que nous autres, êtres humains, somment en train de détruire.

Si vous voulez en savoir plus et vous investir dans l’association allez faire un petit tour sur le site web de Peduli Alam.

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