Moi, peur ? Naan… Bon ok, je flippe un peu !

Soyons lucides, je ne suis pas vraiment ce qu’on peut appeler une intrépide.

Par exemple, je ne ferais jamais Fort Boyard. Je ne suis carrément pas prête à écouter les devinettes du père Fouras tout en supportant qu’une horde de petites bêtes me tombent dessus. Je ne sauterais non plus jamais en parachute. Je fais déjà ce rêve cauchemar où j’ai l’impression de tomber dans le vide et je me réveille en stress. Donc non merci, j’ai déjà donné avec l’apesanteur.

On va partir vadrouiller un petit moment, alors forcément on se pose quelques questions. On a le droit de flipper un peu. Je vais être téméraire en vous confiant que oui, moi personnellement, j’ai un peu peur. Oui, mais peur de quoi ? Et ça se soigne ?

Alerte Spoiler : je n’encourage pas les personnes qui s’inquiètent déjà potentiellement pour nous à continuer cet article (ou alors passez directement au dernier paragraphe).

1.Un crash d’avion

Tant qu’à faire autant prendre les choses dans l’ordre. Le premier challenge sera d’arriver entiers à notre première destination. On laisse nos vies entre les ailes d’un oiseau de fer. En cas de défaillances techniques, il est clair que ce ne sont pas nos jolis petits gilets qui nous sauveront. Personnellement, je n’ai effectué que deux petits vols d’une heure chacun, alors j’appréhende peut être un brin ces long-courriers.

On dompte sa peur ? On relativise, il y a proportionnellement pas tant d’accidents d’avion que ça. Et puis peut-on échapper à son destin ? Ben tiens, au lieu de se poser trop de questions on devrait plutôt se replonger dans la saga des « Rougons Macquart »* pendant le vol pour faire diversion.

 

Avion

 

*série de 20 romans écrits par Zola, sous-titré « histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire »/ tout un programme pour patienter !

2. Me laisser submerger par mes émotions 

Je me suis préparée à ce que tout ne soit pas rose bonbon. On ne se fait pas le remake de Barbie et Ken partent faire le tour du monde. On sera peut être parfois déçus parce que nos attentes ne correspondent pas à la réalité. Arriverais-je à rebondir positivement même si une colonie de souris/punaises/araignées a décidé de me coller aux basques ? A prendre les choses du bon côté même si les sanitaires ressemblent à un film d’horreur avec lunette 3D ?

On dompte sa peur ? M’imprégner du positivisme de Rémy, me laisser rassurer et ne pas balancer toutes mes mauvaises ondes sur lui, pour la paix des ménages. Ça va aller, on n’est pas des Hilton, on sait se contenter de peu tant qu’on est ensemble. On est heureux de vivre cette aventure : pour le meilleur et pour le pire, on s’est dit « Oui, je le veux » (voyager en mode backpacker, on s’entend).

3. De me faire arnaquer/dépouiller

Je sais qu’on va essayer, c’est le jeu. Il y aura surement écris « pigeons » avec porte-monnaie bien rempli. Mais il ne faudrait pas que ce soit trop déraisonnable. Exemple : qu’on nous accuse d’avoir bousillé des scooters ; que des faux flics ou des vrais flics voyous nous fassent du chantage et j’en passe.

On dompte sa peur ? On sera vigilants tout en essayant de ne pas être paranos. Et on espère quand même avoir une bonne étoile avec nous.

Arnaque

4. Qu’il arrive quelque chose de grave à ceux qu’on aime

Proches

On aimerait pouvoir les mettre sous cloche (dans un abri anti-nucléaire s’il faut), s’assurer que tout ira bien pour eux.

On dompte sa peur ? On se dit que tout ira bien, et que s’il y a un problème on prendra un vol retour. On reste un minimum connecté pour donner des nouvelles et en prendre. On continuera de penser à ceux qu’on laisse au Pays (et même à ceux qui ne sont plus là mais qu’on ne pourra jamais oublier).

5. Ne pas savoir où dormir / où manger

Tout devrait bien se passer, il n’y a pas de raisons mais j’espère avoir toujours un toit sur la tête. Ne pas être comme dans Pékin Express à courir dans tous les sens pour trouver un abri avant que la nuit tombe. Pour manger, je m’inquiète pas trop trop, on a des déjà quelques réserves internes à épuiser. Mais étant végétarienne j’espère ne pas avoir à mettre mes convictions au placard et me rendre compte que le truc qui croustillait sous mes dents était du criquet.

On dompte sa peur ? On anticipe un peu mais pas trop. On se laisse porter par nos envies en se disant qu’on trouvera bien un endroit où atterrir pour la nuit dans tous les cas. Et puis, on trouvera toujours quelque chose à grignoter.

dormir

6. De perdre toute dignité et sex-appeal

sex appeal

Promiscuité oblige j’espère qu’il ne va pas être obligé de me voir dans des situations qui vont lui provoquer des cauchemars pendant ces dix prochaines années et mettront en péril tout projet futur de procréation.

On dompte sa peur ? Advienne que pourra ! Ce qui ne nous tue pas nous renforce parait-il. Et s’il reste toujours amouraché de moi alors c’est que j’ai pioché le bon numéro !


C’est tout à fait normal d’avoir des appréhensions. On quitte notre petite routine pour une expérience qui laisse totalement place à l’inconnu. Alors forcément notre imagination cavale et envisage mille scénarios. Mais ce qui compte c’est que ces peurs plus ou moins rationnelles ne soient pas handicapantes. Peut-être même qu’elles finiront par disparaitre, et que d’autres feront leurs apparitions. Qui sait, on aura peut être passé des moments tellement exceptionnels, que finalement la seule peur qui nous restera sera celle de rentrer !

En attendant, à l’image du dessin animé « vice-versa » on passe par une palette d’autres émotions: on ressent de l’excitation, de l’impatience, et de la joie à l’approche du départ. Et ces émotions-là, surpassent largement nos peurs.

 

Mais, vous aussi vous flippez un peu? (rassurez-moi).

 

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5 thoughts on “Moi, peur ? Naan… Bon ok, je flippe un peu !

  1. Ce sera intéressant de faire un article sur ton vécu en tant que végétarienne ! Je ne le suis pas mais je me suis toujours demandé comment on fait dans un pays dont on ne parle pas la langue ^^

    1. Tourdumondeux

      On va vite le découvrir! Dans certains pays c’est pas bien compliqué (on survit avec nos « bases » d’anglais) mais dans les stands de rue en Asie ça risque d’être plus coton! On risque de se faire piéger!
      Je parlerais souvent de mon expérience de « vegie survivor » dans ce monde cannibale, ça peut être intéressant!
      En chine, t’arrives à savoir à peu près ce que tu manges/vas manger?

  2. […] ne pouvait que nous charmer ! C’était aussi la première fois que je prenais l’avion, j’avais un peu peur mais j’avais quand même hâte de tester cette nouvelle sensation, prendre de la […]

  3. Je partage toutes tes peurs, à commencer par celle du long vol en avion pendant lequel il me faudra une bonne dose d’anxiolytiques, -et une saga bien plus glamour que les Rougon-Macquart :p-, pour tenir le choc! Mais n’est-ce pas toi qui m’a donné cette citation de Paulo Coelho: « Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, Essayez la routine… Elle est mortelle ! » Je crois que dans un TDM le plus violent reste la routinite carabinée du retour.

    1. Tourdumondeux

      Je sens que la saga des rougon-macquart n’est pas prête de redevenir un best-seller! Attention avec les anxiolytiques, pas de mélange avec l’alcool: ça a pas réussi à Gérard Depardieu!
      Si, c’est moi!^^ Et je me la suis répétée de nombreuses fois cette citation.
      J’espère qu’on atterrira en douceur et qu’on sera aussi heureux de retrouver un peu de routine (au moins un temps!).

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